QUEERNESS

Depuis les années 2010, nous assistons à une émergence toujours plus grandissante de discours et esthétiques issus des queer et études de genre qui transforment le paysage du spectacle vivant, en questionnant fondamentalement ses notions canoniques. Ce paysage artistique se transforme en donnant la parole à des artistes prenant le genre comme véritable matière plastique et esthétique pour délivrer de nouvelles productions artistiques. 

Le cluster QUEERNESS répond à un besoin de « pangenréisme », en s’intéressant à explorer les différentes représentations des identités de genre habitant dans les productions artistiques. Nous souhaitons donc mettre en lumière des recherches sur les œuvres et les artistes qui s’inspirent des queer et études de genre, afin de répondre aux enjeux esthétiques soulevés par une pensée qui questionne les normes traditionnelles du genre.

Mais bien qu’en plein essor, ces formes artistiques restent encore peu accessibles aux publics et pâtissent du manque de ressources scientifiques qui analysent la transformation du paysage artistique à l’aune des gender et études de genre. Ce cluster a donc également pour but de démocratiser le langage scientifique qu’amènent avec elles les œuvres créées par les artistes inspiré.e.s des gender et études de genre, et ce en refusant toute hiérarchie artistique et frontière géographique.   

Pour ce faire, le cluster se focalise sur des objets d’étude précis : les productions artistiques issues d’une pensée queer qui s’expriment selon les modalités d’une dramaturgie scénique (théâtre, cirque, musique, danse, performance) dans un espace dramatique (un lieu public délimité ou même la rue) et/ou dématérialisé (sur les réseaux sociaux comme Facebook, Instagram et Twitch notamment). Ces productions artistiques travaillent le genre comme une matière plastique susceptible de redéfinir au moins une des trois notions canoniques du spectacle vivant : la corporéité, le personnage et le récit.

Il s’agit d’attirer des articles et des essais consacrés à une production scénique réelle ou dématérialisé repensant les notions de corporéité, personnage et récit en fonction d’une grammaire esthétique « queerisée ». Ces contributions devront répondre à une démarche analytique fondamentalement esthétique, afin d’œuvrer au basculement des queer et études de genre dans le champ des arts du spectacle vivant, tout en prenant soin de mettre en lumière la tension qui émerge entre l’engagement politique et social d’un côté, et l’esthétique, d’un autre côté. 

In Vivo travaille activement à la mise en lumière de la parole des artistes ; ainsi, la rubrique DIALOGUE(s) peut compléter, à travers des entretiens, l’approche scientifique défendue par ce cluster.